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La taverne des Nocturnes

La taverne des Nocturnes
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24 mars 2019

Les Chroniques de Balcmauh : Extrait #11 (LightLust #2)

Salutations, 

L'énergie revient progressivement. Il est donc temps de reprendre un peu le blog avec un nouvel extrait de la nouvelle LightLust. 

Zorak Von Pelligrew et son compère Galioneth cherchent une solution au bord d'une rivière, en aval d'une ville maudite dans laquelle ils devront pourtant bientôt se rendre pour casser le plus de gueules possibles... 

 

zorak diary6_1



*

Encore de la vase brunâtre, et des fragments de mousse. Quelques d’écrevisses s’enfuyaient devant tant de remue-ménage. Au moins les eaux étaient pures. Tandis qu’il s’était interrompu pour laisser aux crustacés le temps de quitter les lieux, l’onde s’apaisait, lui renvoyant son reflet. La lumière émanant à travers les branchages des saules dessinait une mosaïque subtile de couleurs sur sa peau d’albâtre. D’ordinaire, face au miroir d’argent, il se préoccupait peu de sa propre apparence, tant il s’empressait de découvrir le visage de Seldanna de l’autre côte. Pourtant depuis leur rencontre, son apparence avait changé. Ses crocs étaient plus proéminents, son visage prenait une consistance beaucoup plus rugueuse et massive, tout comme le reste de son corps. Et bien au contraire, sa bien-aimée lui semblait encore plus belle et voluptueuse au fil des années. Que pouvait-elle donc trouver à quelqu’un comme lui ?   

« Tu veux pas un artefact maudit, plutôt ? Je pourrais t’aider au moins. Et puis, en plus d’être l’œuvre d’un ami fidèle et dévoué, ça aura le mérite de ne pas sentir la vase pourrie ! »

Ainsi extirpé de ses réflexions par l'interpellation de l’elfe noir, Zorak leva ses yeux d’opale en direction de l’ombre filiforme qui le surveillait.  

« Je suis venu ici avec mon père quand j’étais petit.

- Il n’a vraiment pas froid aux yeux, ton paternel. Déjà, épouser une orque de la noblesse, quitte à s’attirer toute une tribu aux trousses... Et maintenant, tu me racontes qu’il venait les poser là, à deux pas d’Azangril. Non, sérieusement, le jour où je le rencontre, ton vieux, je l’appelle Messire Von Pelligrew !

- On faisait juste une halte après une longue route. Mais il en avait profité pour chercher une épée qui serait enfouie dans les eaux près d’ici. 

- Ouais, une épée magique qui dort au fond d’un lac ! ça, c’est bien une histoires pour enfants, pour faire dormir les petits orcs pas sages !... Soit, patauge encore un peu, si ça te détend, frangin. Mais d’ici 10 minutes, la récréation est terminée, je te préviens. »

Décidé à prouver à Galioneth la véracité de son histoire, Zorak plongea l’une de ses larges paumes dans le flot de la rivière.

« Au pire, pendant que tu y es, tu peux pêcher quelques truites ? La route va être longue jusqu’à là-bas, on aura besoin d’un casse-dalle… »

Soudain, au milieu du limon et des bestioles grouillantes dans la boue mouvante, l’étau  du paladin se resserra contre un morceau de métal. Nul doute, il s’agissait d’une forme cylindrique, pareille à la garde d’une épée, il en était sûr ! Seulement, après plusieurs essais infructueux, le flux sanguin commençait à se figer sur ses joues sous le joug de l’effort. Il devait admettre que sa force à bout de bras serait insuffisante pour libérer l’objet de sa lourde gangue de sédiments. Il se décida donc à plonger dans l’onde tortueuse. Ses ongles parvinrent à défaire une grande partie des débris, révélant un peu plus un éclat d’argent grisâtre.

Dans un rugissement, après un ultime effort, Zorak arracha enfin l’objet convoité qui lui avait autant résisté. Enfin, il arracha surtout un bras. Le bras d’un cadavre, tenant encore dans sa main flétrie un rouleau, que le demi-orc avait confondu avec un pommeau de quelque précieuse lame. Encore sous l’effet de ce flot de rage provoqué par cette lutte inhabituelle, Zorak fixait sa trouvaille, incrédule. Pendant ce temps, Galioneth, que le tapage de son ami avait quelque peu inquiété, inspectait avec minutie le sceau gravé. Ce dernier était encore bien visible en dépit des années passées dans les oubliettes, et l’elfe noir pouvait dès lors en déduire facilement le contenu de la missive de l’époque.

« Si tu veux mon avis le plus honnête, Zorak. Ton père, ce n’est pas une épée magique qu’il cherchait… mais un coin discret pour planquer un cadavre humain, sans éveiller les soupçons de son jeune et encore innocent garçon.» 

Le souffle encore entrecoupé, le demi-orc mit plusieurs minutes à saisir le discours diligent de son ami. Il finit par jeter un coup d’œil à ce bout de chair putride qu’il saluait de façon si peu conventionnelle. La paume fit quelques ricochées sur l’onde avant de disparaître définitivement. En une série d’enjambées molles, Zorak finit de rejoindre la rive pour s’asseoir, posant son menton entre ses poings. Sans un mot, Galioneth vint se poser à ses côtés, lui administrant simplement une légère frappe sur son dos encore ruisselant de vase.   

*

C'est tout pour cette fois ! 
Hâte de vous faire découvrir des extraits de bonne bagarre "à l'ancienne". En attendant, un rapide sketch pour accompagner ce passage. Et l'une de mes musiques d'inspiration du moment. 
(Eluveitie est l'un de mes groupes préférés... du métal celtique bien imprégné d'histoire, une référence à ne pas manquer !!).

Capture d’écran 2019-03-24 à 00





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4 février 2019

Les Chroniques de Balcmauh : Extrait #10 (LightLust #1)

Salutations, les Nocturnes ! 

Mes sincères excuses pour cette longue absence. Il m'a fallu concentrer mon énergie dans d'autres domaines, et de l'énergie, j'en avais très peu à revendre... Heureusement, j'ai toujours un cercle d'irréductibles fidèles sur lequel me raccrocher dans l'adversité !
Bref, nous allons essayer de reprendre le blog doucement. Les Chroniques avancent assez bien, en dépit d'une aussi longue période artistiquement chaotique. 

Voici le premier extrait de la nouvelle faisant directement suite à Dawn of Dwarves : LightLust.   

C'est une nouvelle assez importante à écrire pour le Lore des Chroniques. 

On se retrouve très bientôt !  

 

*

 

La mine grise et les joues collantes de sang, Zorak s’en retournait en sa tente tel un fauve blessé. Pourtant, une fois de plus, et contrairement à bon nombre de ses camarades et même de ses subordonnés, le demi-orc ressortait indemne de la bataille. Physiquement intègre, certes, mais la nouvelle fureur inégalée des combats ravivait un vieil instinct sanguinaire, du temps lointain où il ne contrôlait ni ses émotions, ni sa force. Demeurant lucide, même dans ces instants où tout bouillonnait sous son crâne, il savait ce qu’il devait faire. Les conseils d’Eldenor bourdonnaient dans un coin de son esprit.

« Zorak, vous allez tout de suite m’ôter ce sourire d’enragé de votre petite gueule de con. »

Il serrait les dents, retenant ses hurlements de forcené, qui attiseraient sans mal la panique dans tout le campement.

« Vous en voulez au monde entier, hein ? … Eh bien, prenez-vous en donc à la terre qui vous a fait sortir du néant ainsi. »   

Genoux à terre, il commençait à cogner le sol meuble de ses poings massifs, à s’en fracasser les métacarpes. La douleur était intense, mais il ne s’arrêta qu’au moment où cette fièvre sauvage cessa enfin. Le souffle entrecoupé de râles rauques, il laissa son corps retomber mollement sur ses appuis bien malmenés.

« C’est bon, sa majesté des crocs est calmée ?... »

Il ressentait presque la paume du vieil elfe, frappant sur ses omoplates d’un claquement mat et lourd.

« Allez, mon grand, tout va bien… Du calme, c’est normal… Maintenant, pense à autre chose ! »  

Lorsqu’il était adolescent, ses pensées les plus agréables allaient à ses parents. Aux nombreuses haltes en pleine forêt, à chanter auprès du feu. En grandissant, l’innocence de l’enfance balayée, il avait compris toute la tragédie de ces moments, et la terreur qui emplissait les yeux de sa mère. En son esprit, cela demeurait néanmoins des instants heureux… Mais sa définition du bonheur avait changé, et, bien au-delà de la nostalgie, elle s’inscrivait maintenant dans le futur : le jour où il en aurait fini avec son contrat auprès de la Sainte Armée de l’Ouest. Il imaginait prendre sa retraite dans un coin paisible, probablement une ferme, mitoyenne d’une grande forêt. Et par-dessus tout, il rêvait de finir ses jours auprès de Seldanna. Cependant, compte tenu de l’espérance de vie relativement limitée des demi-orcs, il avait en fait peu d’espoir à ce sujet. Mais si une telle grâce lui serait accordée, il remercierait la Lumière à chaque instant passé auprès de sa dulcinée.

« Tu as une destinée exceptionnelle, espèce de petit con ! Alors tu as intérêt de ne pas la gâcher !... »

*

 

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2 septembre 2018

Les Chroniques de Balcmauh : Extrait #9

Salutations, les Nocturnes ! 

Comme promis, un nouvel extrait des Chroniques. J'ai profité de ces derniers jours pour bien avancer. Avec un peu de chance, la première version complète de Dawn of Dwarves sera terminée dans la quinzaine. J'aime assez la tournure de ce texte. J'ai hâte de vous le présenter dans son intégralité ! 

En attendant, passons aux présentations informelles entre deux des protagonistes.

L'extrait se passe au moment où Thoradrimm Bouclegivre entreprend de dérober ce qu'il pense être un artefact magique... à la barbe-même de Flofgher, le Haut Clerc, encore bien abîmé par de récents combats.  

Sauf si je change d'avis, ce sera le dernier extrait de la nouvelle en cours... :) 


*

La magie irradiant les lieux était particulièrement puissante depuis la tombée de la nuit. Thoradrimm considérait cela comme un remarquable coup de destin. Le collier de ce nain des montagnes en était forcément la source. Mêlant ses doigts tremblants à ce chaos cuivré et hirsute, il pensait simplement à son objectif. Venger les siens, sauver ce qui peut encore l’être, et détruire les elfes. D’un coup sec, il s’empara du collier. En guise de réaction, la gemme emprunt de l’énergie du clerc émit une brève lueur. Bien que furtive et blafarde, rapidement étouffée par l’aura d’arcane qui enveloppait son nouveau propriétaire, elle suffit à livrer les traits de celui qui venait d’être aussi lâchement dépouillé. La lumière dans les ténèbres de son âme torturée. Ce visage… Oui, ce visage lui était familier. Gravée en sa mémoire comme sur chaque pierre de ce lac maudit qu’il avait emplies de runes rageuses, comme les épitaphes qu’il avait promis au repos de ses proches. A Azangril. C’était lui ! Bouleversé, Thoradrimm perdit la notion-même de son geste cupide. Tandis que son regard ne pouvait quitter celui complètement clos et perdu dans la pénombre, les pensées se consumaient en son esprit. Peut-être que la présence du Haut Clerc n’était pas fortuite. Peut-être qu’il avait mené la Sainte Armée de l’Ouest jusque ici pour sauver les nains d’Azangril. Pour le sauver, lui. A ce moment, rien n’aurait pu captiver davantage son attention que cette figure fiévreusement endormie, juste à portée de ses paumes. Pas même la corruption la plus séduisante dont étaient capable les entités des cercles démoniques. Quelque chose de plus puissant venait de se forger en sa poitrine. Quelque chose de pur, loin de ce magma aveuglant pétri de haine et de remords qui le possédait auparavant. Malheureusement pour le jeune nain en émoi oubliant toute prudence, le réveil fut brutal. Du moins tout autant que le fut celui de Flofgher, découvrant un inconnu à quelques centimètres de ses lèvres tenant dans une paume plus que coupable, son précieux joyau de Thunderbold. 

*

Bonus : Musique d'inspiration... 

 

 

 

5 août 2018

Les Chroniques de Balcmauh : Extrait #8

Salutations, les Nocturnes ! 

Après encore une courte interruption des parutions, on se retrouve ici pour un nouvel extrait ! 
Toujours Dawn of Dwarves. Et ce sera probablement l'avant-dernier que je laisserai pour cette nouvelle (qui s'avère finalement assez longue).  

Ici, nous retrouvons, Zorak après l'une des plus terribles déroutes de la Sainte Armée de l'Ouest. Leur adversaire, Galioneth le connaît très bien. Au gré de leur conversation, l'elfe noir avait aussi mentionné de précieux alliés d'autrefoi. Sans toutefois les nommer, au grand dam du demi-orc... Pourtant, dans le contexte actuel, ils ne seraient pas de trop pour lutter contre ce fléau. 

( Pour infos, la conversation entre Zorak et Galioneth est un moment assez intéressant du récit. 
Alors que d'ordinaire, l'un se démarque par ses punchlines rapides et l'autre par son manque de réflexion, là, Galioneth est lancé dans de longues tirades expliquatives, ponctuées par des questions pertinentes de Zorak. On ressent bien l'équilibre hyper-complémentaire entre les deux persos. Je ne le poste pas ici car il dévoile une grande partie de l'intrigue et, contrairement à d'ordinaire, il s'agit d'un discours "à la maïeutique" entre l'elfe noir et le demi-orc. Cela ferait donc un gros pavé de texte sans contexte, donc rien de très pertinent... ) 

*

Après une journée aussi éprouvante, Zorak songeait à prendre un peu de repos dans sa tente. Cependant dans le contexte actuel, il lui était difficile de trouver suffisamment de quiétude pour fermer l’œil. Après s’être roulé en boule sans aucun succès pendant près d’une heure, il avait fini par se résigner, dépliant sa puissante carrure pour errer un peu à la belle étoile. Le camp était sinistrement silencieux. La faute aux effectifs manquants ou mourants. Mais aussi à la désertion totale de distraction. D’ordinaire, les places fortes devenaient rapidement des petits villages d’appoint, peu de temps seulement après l’installation des fondations. Les habitants des alentours venaient y chercher refuge pendant la période des conflits, transportant volontiers leurs divers commerces entre les murs d’enceinte. On pouvait ainsi écouter de la musique, découvrir quelques spécialités culinaires des environs, et même acheter quelques jolies pièces de cuir exotique ou de joaillerie pour constituer ses propres breloques. Zorak appréciait particulièrement la présence de quelque tanneur avec lequel discuter sur son art assez méticuleux. Les artisans étaient d’ailleurs souvent surpris de voir un gradé aussi grand connaisseur de leur propre métier, mais ils n’étaient jamais avares de conseils à son égard. De bons moments, somme toute. Mais, cette fois-ci, aucun marchand, pas la trace du moindre habitant, pas même un seul paysan curieux ou égaré. C’était comme si les milliers de personnes normalement recensées ici étaient toute terrées dans des terriers, ou avaient soudainement cessé de respirer. Après ce qu’ils avaient trouvé au hasard des fourrées avec Galioneth, le paladin espérait sincèrement que ce tas de cadavres ne fût pas un simple aperçu de l’état général des environs. En repensant à son ami, Zorak essayait justement de remettre de l’ordre dans toutes les informations que ce dernier lui avait fournies. Histoire de se souvenir de l’essentiel, sur le long terme. Car l’elfe noir avait raconté beaucoup de chose devant sa pinte de bière… Lui qui était d’ordinaire peu loquace et plutôt friand des petites phrases bien placées, il avait pris beaucoup de temps à expliquer cette vieille histoire des Hauts Elfes. Finalement, lorsqu’il se remémorait consciencieusement leur discussion, le demi-orc remarquait l’évocation récurrente d’« alliés » apparemment efficaces pour casser des elfes, et des elfes zombies. De qui pouvait-il bien s’agir ?

« Des nains, peut-être ? »

Pourtant, Zorak imaginait difficilement ces derniers traiter des elfes longilignes comme Galioneth de « petites pointures », sauf s’ils seraient dotés de grands pieds ou d’un piètre sens de l’observation ! Ces deux conditions étaient fort peu compatibles avec l’idée qu’il se faisait de redoutables guerriers. Encore un mystère qu’il lui faudrait comprendre. Zorak commençait à regretter le temps encore pas si lointain où il pouvait cogner sur des ennemis à tout-va sans réfléchir.    

 

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Bonus musical : Armata strigoi, produite par les lycans fous inquisiteurs de Sarrebuck (Powerwolf)

POWERWOLF - Armata Strigoi (Official Lyric Video) | Napalm Records

24 juillet 2018

Les Chroniques de Balcmauh : Extrait #7 Dawn of Dwarves (3)

Salutations les Nocturnes, 

Allez, continuons de faire un peu de bruit à la taverne ! 

Extrait d'ambiance de champ de bataille, mais aussi de complicité/rivalité entre Zorak, le demi-orc paladin et son ami nain, Flofgher le Haut-Clerc de la Sainte Armée.


*

Le clerc cachait difficilement son soulagement à la vue de son vieil ami. Aucune once supplémentaire de gratitude n’émana de sa barbe cuivrée rougeoyant de sueur et de sang. Les deux compères étaient en compte depuis longtemps. Seulement, face à la horde d’adversaires dégueulant en leur direction, Flofgher fit un constat quelque peu amer : les fracas de l’épée du demi-orc rivalisaient sans mal avec ses incantations mystiques, pourtant emplies de lumière. Et au moins, après des heures de combat, le colosse aux crocs bien acérés ne semblait pas souffrir d’une atroce migraine, comme celle qui lui vrillait les tempes en ce moment…

 
« Toujours prêt à en découdre, hein, Zorak ? » lui lança-t-il pourtant en guise de défi.

 

Le paladin répondit d’un sourire féroce. De toute évidence, en joignant leurs forces, ils pourraient regagner du terrain, et offrir au moins une issue à leurs camarades en difficulté, fut-ce t-elle aussi éphémère qu’un flocon de neige échouant dans une forge de Thunderbold. Ephémère comme l’était la vie de ses lointains cousins à Azangril, mais il ignorait encore tout de cette tragique histoire…

 

*

Stupéfait, le Haut Clerc fixait la scène surnaturelle et complètement épouvantable qui se déroulait face à lui. Ses sens de haut dignitaire de la Lumière lui avaient permis de repérer un cercle magique. Le même genre de rituel qui avait changé quelques camarades d’infortune en torches enflammées hurlant de douleur. Seulement, cette fois-ci la figure mortifère cernait l’ombre de Zorak. Sans trop se laisser d’espace pour les longues réflexions, Flofgher avait hurlé à pleins poumons, avant de se ruer en direction de son ami. Une vive douleur coupa brusquement son souffle rauque, ainsi que sa course. Dans un sursaut d’acharnement, dont seuls les nains des montagnes ont le secret, il continuait de ramper, même avec le flanc perforé par deux carreaux d’arbalète, faisant fi du flot de sang arrivant en sa gorge, il continuait d’interpeller Zorak à quelques mètres de là. 

*

Bonus du jour : La splendide illustration de Flofgher, fraîchement colorisée par l'ami Président Touffe-Touffe
(page facebook : https://www.facebook.com/PresidentTouffeTouffe/). 
Au total, il y a une série de 4 illustrations, qui serviront d'illustrations et d'ex-libris au recueil. 


Final 2 - signe

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10 juin 2018

Les Chroniques de Balcmauh : Extrait #6 Dawn of Dwarves (2)

Salutations, 

Et c'est reparti pour une ambiance bien joyeuse ! Cette fois-ci, nous partageons les pensées amères de Zorak. 
L'armée dans laquelle il exerce vient d'essuyer un revers magistral, face à un ennemi d'apparence invulnérable. 



Jamais la Sainte Armée de l’Ouest n’avait connu pareille débâcle. On ne comptait plus ni les blessés ni les morts, et encore moins les déserteurs. Sur le chemin du retour, Zorak avait repéré le général-en-chef, le même qui l’avait accueilli au retour de sa première bataille. Cette fois-ci, même lui n’avait su préserver son intégrité physique, et encore moins la fourrure immaculée de son destrier…

Dès son arrivée au campement, le demi-orc eut la surprise d’être convoqué sur-le-champ, et nommé commandant dans la foulée. Dans un pareil contexte, il lui était difficile de comprendre la raison de cette aussi soudaine décision : si la reconnaissance de ses nombreux exploits semblait la plus juste, l’amoindrissement brutal des meneurs d’hommes, à l’issue de cette bataille, paraissait la plus évidente raison. Et bien qu’il ne tirait aucune gloire de cette promotion opportuniste, il grimaça quelque enthousiasme face à ses supérieurs. Juste histoire d’éviter de finir dans le charnier en contrebas pour une simple question de galon. Une fois qu’il eut pris congés de l’état-major, la première réaction du paladin fut de hausser les épaules. Il n’était point d’humeur à fêter cela devant une choppe de bière. En venant se poser à son carré habituel, il fit alors un constat bien amer : De toute sa promotion, engagée il y a une quinzaine d’années, il était le dernier encore en vie.  

WIP d'une illustration prévue pour le recueil. Tout à fait en accord avec le texte, encore un peu brouillon sur cette partie de l'histoire...  

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Et petite musique d'ambiance (car le nouvel album d'Eluveitie est très inspirant et regorge de pépites !)

 

4 juin 2018

Les Chroniques de Balcmauh Extrait #5 : Dawn of Dwarves

Salutations, 

Après une assez longue hibernation (malheureusement nécessaire), nous allons enfin reprendre les activités sur la Taverne des Nocturnes. La rédaction des nouvelles a repris à bon rythme. Il est donc temps de partager l'introduction de la troisième nouvelle. Celle que ma bande de texans surnomme "Dawn of Dwarves". Cette nouvelle s'annonce comme la plus sombre du registre, puisqu'on arbordera de joyeux thèmes comme la ségrégation, le fanatisme religieux et génocidaire, bref des thèmes que j'ai toujours essayé de contourner jusqu'alors, parce que l'on ignore toujours comment sera perçu le discours, au final. ^^

Le temps de quelques extraits, on va donc se plomber un peu l'ambiance, mais, heureusement, Zorak et ses joyeux drilles seront là pour ajuster le tir dans la bonne humeur. En attendant, nous allons faire connaissance du quatrième protagoniste des Chroniques : Thoradrimm Bouclegivre (IceBuckle, en anglais), le nain des collines, alors en promenade sinistre dans sa ville natale...

*  

Il marchait sans un mot comme une ombres errante. Ses pas sifflaient sur les pavés de marbre, traversant les ruelles délabrées et les palais avec la même indifférence. Il donnait l’impression de ne plus être de ce monde. Le genre de constat qui lui aurait semblé une bien amère consolation : S’enfuir, tel était son vœu le plus cher. En effet, bien qu’étincelante à la lueur des trois lunes, la cité d’Azagril était maudite. Autrefois un modèle de prospérité et d’abondance, comme l’évoquait si souvent son père, des rancoeurs centenaires avaient rongé toute la gloire passée, fondu à l’acide les souvenirs heureux et solidaires, pour laisser des idées nouvelles particulièrement abjectes germer de ses cendres fumantes. Entre les remparts d’albâtre, dorénavant, la haine et la misère s’entraînaient dans une valse funèbre, s’acharnant sur les restes d’humanité comme une hyène à un fragment de charogne putride. Il n’y avait définitivement plus d’avenir ici. Avec l’instauration du couvre-feu, seuls les élites elfes et les travailleurs de la mine étaient autorisés à se déplacer. Les uns librement, les autres perclus de chaines. Aussi, il connaissait les risques de s’aventurer jusqu’à cette nervure nacrée de la cité. Surtout avec sa stature et son accoutrement, n’importe quel milicien, même le moins perspicace reconnaîtrait un nain, aux tempes affublées du tatouage des arcanistes, une magie interdite et honnie des elfes. Si beaucoup de ses proches soupiraient, cherchant à justifier son comportement par l’inconscience puérile de la jeunesse, lui ne voyait que son possible salut et celui de son peuple. Il devait comprendre, comprendre d’où venait la soif sanguinaire des tyrans de la cité. Et surtout, il devait trouver le moyen de les renverser. Quelque soit le prix personnel à payer.

*

25hBD 2017_8

Au passage, l'année dernière, dans le cadre des 25h de la BD et de l'illustration, j'avais créé une petite histoire, qui pourrait servir aisément de prologue à la nouvelle. Allez jeter un coup d'oeil par là, si cela vous intéresse
(D'ailleurs, l'ilustration est issue de ces pages). 

A bientôt !

 

(Musique d'ambiance)

28 avril 2018

La reprise !

Salutations, 

Après un petit moment de pause, l'activité devrait reprendre son cours à la Taverne des Nocturnes ! 

Pour donner un résumé de l'avancée du projet.
A l'heure actuelle quatre nouvelles sont terminées. Mine de rien, c'est la moitié de la trame initiale... ;)  

En ce moment, je suis toujours dans la rédaction de "Dawn of Dwarves". Comme prévu, c'est un récit très sombre. Il implique de trouver un dosage entre des thématiques sensibles, tout en gardant le rythme et cette franche sympathie mis en place au cours des histoires précédentes. L'idée est de réussir à intégrer cette nouvelle-là, sans plomber l'ambiance.
En même temps, j'aimerais réussir à venir questionner la morale du lecteur. On ne dirait pas, comme ça, mais il s'agit d'un vrai challenge pour moi.
Bon, j'espère parvenir à rendre ma copie d'ici un mois... 


Pour les trois dernières nouvelles, j'ai déjà les lignes claires du scénario. 

Du coup, on devrait pouvoir se donner rendez-vous en Septembre-Octobre prochain pour le recueil final. La version francophone, en tout cas ! 

En attendant, bien sûr qu'il y aura toujours des extraits par ici. 
Mais aujourd'hui, ce sera plutôt un sketch. Petit fanart de mon personnage récurrent sur World of Warcraft : Un moine orc, probablement l'une des combinaisons les plus improbables.

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Il a la particularité d'être très pointilleux sur ses tenues vestimentaires.  

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 Du coup, prenez soin de vous, et à très vite ! 

26 mars 2018

23h de la BD Edition 2018

Salutations, 

Cette semaine, pas d'extrait à la taverne. Au cours des prochaines semaines, je vais pas mal finaliser les premières nouvelles en vue d'une première impression à la cool (pour une expo). 

Je ne viens pas pour autant les mains vides. Samedi a eu lieu un petit challenge de BD traditionnel du passage à l'heure d'été, les 23h de la BD. 
En collaboration avec Camille, une amie artiste (<3), et sous la suggestion de Bidul, mon frère, nous avons quelques peu visité une partie du lore des chroniques de Balcmauh. 

L'histoire n'est pas terminée, mais elle devrait être complétée au gré des jours.

Bref, n'hésitez pas à jeter un coup d'oeil ici : 

https://www.23hbd.com/?pg=participation&pt=4731&an=2018 

 

23hBD_1

23hBD_2

17 mars 2018

Chroniques de Balcmauh Extrait#4

Salutations, 

Mes sincères excuses pour l'absence d'extrait la semaine dernière.
Comme redouté, la nouvelle suivante (Dawn of Dwarves) est un peu plus compliquée à écrire...Du coup, aujourd'hui, au menu, ce sera encore "Miroir d'argent".
Mais un extrait particulièrement bien dans le thème de cette journée de Saint Patrick, puisqu'il sera ici question de religion (un peu) et de bière (beaucoup).  

*

La colère de Zorak semblait s’être estompée depuis les premières gorgées de bière. Cependant, il restait dans son regard comme un éclat singulier de détermination. Cet air fort familier à ses camarades, annonçant une nouvelle épopée stupidement héroïque du demi-orc. Ainsi, pour essayer de s’en prémunir, et éviter d’autres déboires avec les « grands manitou », Galioneth demeurait docilement à ses côtés, guettant ses moindres faits et gestes. En conséquence, puisque se considérant le sage garde-fou de ce limier elfe noir parfois sanguinaire, Flofgher n’avait d’autre choix que de rester à veiller à son tour, en dépit de la quantité de houblon accumulée au fil des heures. La résistance des nains au poison, et notamment à n’importe quelle substance alcoolique fermentée, aurait dû le prémunir de cet état de somnolence dont il souffrait à présent. Mais la consommation du clerc, ce soir-là, ne s’était pas limitée à la seule chopine rapportée à bout de bras. Et la raison allait bien au-delà de la soufflante prononcée par ces humains de généraux… En dépit de son apparente assurance lors de la précédente réunion de fortune, Flofgher n’avait réussi depuis lors à s’ôter un doute atroce de sa tête, pourtant d’ordinaire bornée et hermétique à tout nouveau concept. En effet, on pouvait reprocher à Zorak sa naïveté déconcertante, dont il découlait une honnêteté sans faille, et aussi féroce que sa lame. Or au milieu des hautes instances l’accusant d’infâme blasphémateur, et en dépit de la menace d’une cours martiale pour juger de son sort, il avait refusé de revenir sur ses propos. Même lui, son vieil ami, n’avait pu obtenir quelque confidence contradictoire ou au moins dissonante avec ses précédentes déclarations. Flofgher avait eu plus de mal à le convaincre de garder le silence qu’il n’en avait eu à endormir les soupçons des chefs. Aussi, ce doute insupportable revenait le hanter, même avec la cervelle pataugeant dans l’alcool : Et si Zorak ne s’était pas trompé ? S’il avait vraiment vu quelqu’un dans le miroir ? Cette question en charriait tant d’autres dans son esprit, comme un éboulis de pierres titanesque généré par le simple battement d’aile d’une libellule. Aussi, à défaut de pouvoir rassurer ses convictions ainsi rongées à vif, il s’était enivré de façon fort excessive. Rien de bien réprimandable pour un gars de Thunderbold, sa contrée natale peuplée de joviaux mineurs, mais trop peu raisonnable pour un gradé de son rang. A tel point qu’en le voyant revenir, Galioneth lui avait demandé s’il cachait un autre tonneau sous son armure d’étoffe.  


« T’es toujours bon pour rouler jusqu’à la remise, Flofgher ?… »


Toujours affalé au sol, à fixer d’un air vide le ciel étoilé, l’intéressé répondit d’abord d’un simple grognement avant de frapper son ventre pour libérer un rot tonitruant.

 

« En voilà, un bon sermon !... » se moqua l’elfe noir. Ses mains sèches faisaient jongler une choppe translucide, qui finit bientôt sa course quelques mètres plus loin dans un éclat de cristal et d’acier. Ce fut en tout cas la dernière chose que Flofgher entendit ce soir-là.

Capture d’écran 2018-03-16 à 23

Portez-vous bien ! :)

Bonus musical (parce, fête irlandaise, certes, mais il ne faudrait pas oublier les pirates écossais pour autant !)


ALESTORM - Hangover (Taio Cruz Cover) | Napalm Records

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