Les Chroniques de Balcmauh : Réfléxions et Extrait #3
Salutations !
Ici QdNox.
Aujourd'hui, nous nous retrouvons pour un troisième extrait.
L'occasion aussi de faire un peu le bilan sur le projet. Le coin demeurant relativement calme, on peut donc se poser pour bavarder un peu de tout cela, tranquillement...
Le recueil continue d'avancer petit à petit au gré des heures que je peux consacrer à l'écriture. Pour le dire autrement, le rythme actuel de 1200 mots par session en moyenne pour la version française (et beaucoup moins pour la version anglophone ^^"), mais avec seulement une session par semaine. ^^"
Pour l'instant, plusieurs histoires sont terminées, d'autres sont en chantier tant que je ne trouve pas le bon équilibre dans le registre de langage.
L'un des obstacles du premier cercle de récits demeure l'introduction de Flofgher Dafarin, le clerc, autre personnage principal majeur au côté du héros. Juste une histoire de "balance" à trouver, compte tenu de son côté religieux ultra-conservateur. Et pour rendre l'affaire d'autant plus compliquée, contrairement aux autres personnages, l'évolution de Flofgher ne se fait pas vraiment en douceur : en effet, ses convictions tombent les unes après les autres et ,caractère en acier forgé de nain oblige, il refusera de l'admettre, un choix lourd de conséquences. Ainsi la description initiale du personnage est importante car elle donnera aussi aux lecteurs le ton de base. J'aimerais finalement livrer le discours d'un gars en quête de vérité, plutôt qu'un adorateur aveugle qui va rapidement en prendre plein la figure sur les raisons motivant sa foi.
Aussi, aujourd'hui, nous nous retrouvons pour un passage de la nouvelle "Le Miroir de l'Âme". Une façon de découvrir un peu à tel point Zorak et Flofgher s'opposent et se complètent en même temps.
*
Le Miroir de l’âme / Accross the Soul’s Looking-Glass
Comme au temps de son noviciat, les temps de prière demeuraient toujours quelque chose de bien obscur pour Zorak. Au moins, lorsqu’il était une jeune recrue sortie de l’école, personne ne remarquait ni ne s’émouvait de son absence aux cérémonies. Or, ses nouveaux galons de capitaine impliquaient ce genre de nouvelles responsabilités dont il se serait bien passé. Lors des premières séances, à la vue du désarroi sincère de son ami, Flofgher l’avait invité à son banc. Cependant les trépignements incessants du paladin avaient fini par avoir raison de sa patience, une vertu qui, de toute façon, n’était guère développée chez les nains des montagnes, aussi clerc et aussi diligent fusse-t-il. Délesté de cette compagnie un trop zélée, Zorak avait pu s’acquitter des premiers rangs. Il avait ainsi pris l’habitude de se placer près d’une des grandes colonnes en marbre, le plus près possible de la sortie. Or, si cet emplacement stratégique lui permettait de masquer plus aisément sa somnolence, l’acoustique s’avérait aussi parfaite pour faire résonner tout l’auditorium de ses ronflements quelques minutes plus tard. Avant que les chefs ne bondissent de leur séant à la recherche de l’outrancier personnage responsable de ce chaos, il y avait alors toujours un complice dans le voisinage pour flanquer un coup de coude salvateur au demi-orc. Et un second tout aussi diligent pour lui tendre hâtivement le livre chargé d’enluminures. Zorak s’empressait alors de plonger son regard encore embrumé dedans, afin d’éviter celui soupçonneux des généraux. Mais, à loucher de manière aussi peu naturelle sur cet ouvrage, son attention s’amenuisait généralement dans les délais les plus brefs. Le fracas de la reliure de bois sur le pavé le réveillait alors en sursaut, et ses yeux écarquillés croisaient alors la figure impatiente de Flofgher qui tapait de son poing massif sur le dossier de son banc, répétant tel un échos le nouveau forfait fort peu discret du demi-orc. Alors, d’un grand soupir de résignation, Zorak posait sa mâchoire massive entre ses poings, et, ainsi recroquevillé, il restait à fixer la statue de la divinité jusqu’à la fin de la cérémonie. Il songeait à chaque fois qu’il devrait emmener un crayon pour profiter de ce temps « libre » pour écrire à ses parents. Il réfléchissait en même temps à ce qu’il pourrait raconter de passionnant à Seldanna. Enfin, l’une de ses pensées, plus envieuses, allait généralement à Galioneth, dont le statut de mercenaire elfe noir affranchissait de ces séances de prière. Ce dernier l’accompagnait généralement jusque devant le porche, promettant avec son sourire le plus narquois, de « prier pour lui » dans une taverne proche. Il espérait que cet ingrat lui garderait une bière au frais et une place au chaud, s’il parvenait à trouver un coin acceptable. Enfin, lorsque le gong sonnait, alors que chacun se levait apaisé pour savourer l’ambiance singulière baignée de divinité, Zorak franchissait en quelques enjambées le vaste auditorium, et, bondissant comme un fauve, il escaladait aisément toutes les marches menant vers la sortie. Sous l’air dépité mais complice et amusé du clerc Dafarin. Au gré des pieuses escales de la Sainte Armée de l’Ouest, si les cérémonies semblaient toutes aussi ennuyeuses pour le paladin, rien ne semblait pouvoir perturber ce rituel.
*
Si tout va bien, le prochain extrait devrait porter sur le récit suivant : "Les plaines maudites d'Azangrill" aussi surnommé "Dawn of Dwarves" par mes compères américains ! X) Un texte beaucoup plus sombre et un peu plus long aussi.
Dans tous les cas, à très vite ! :)